LE MOULIN DE SOING
Le 25 mai 1711, les habitants de Soing représentés par leurs 2 échevins et le maire Mr Chevillon, échangent des prés (4 fauchées de prés au Breuil contre un pré communal en la prairie appelé « Ille Tappie » ou « Ille des Saussots ») avec le seigneur Louis de Clermont de Rupt pour y faire construire un moulin à eau avec écluses, empalement et portière.
Jean-François Vivien du Pont de Planches se présente pour le construire. Il en obtient l’acensement et la propriété pour une période de 29 ans, contre le versement annuel de 64 mesures de froment (à l’issue de ce bail, le seigneur de Rupt en sera le seul maître).
(Vivien fournira tous les matériaux. Néanmoins, vu les avantages et l’utilité du futur moulin, les habitants de Soing lui permettront de couper dans leurs bois communaux et ce, à perpétuité. En considération de ces bons services, Vivien leur promet de moudre en priorité leur grain, avant celui des étrangers).
De 1719 à la révolution, de nombreux amodiateurs (bailleurs ou loueurs) se succèdent. En revanche, les propriétaires sont de 1711 à 1740, Jean-françois Vivien et de 1740 à la Révolution, le seigneur de Rupt.
Le moulin se dégrade suite à des inondations répétées. Les murs, le plancher qui supporte les piliers de l’escalier, la portière en bois et les écluses sont en mauvais état.
A la Révolution, le moulin est confisqué comme bien national, il est vendu aux enchères le 2 thermidor an 2, estimé à 91 000 livres. Pour 42 000 livres seulement, le citoyen Cugnot, de Battrans en devient le propriétaire, le 12 nivôse an 3.
De 1795 à 1835, les propriétaires sont successivement : Cugnot, Jean-François Cavin, Samuel Blum et Langlois. Pendant cette période, le moulin est doté d’un patouillet à roue, d’un bassin d’épuration avec une rigole qui traverse le chemin de Vanne à Soing (actuel canal).
En 1835, le moulin est vendu en justice à Monsieur Nicolas Morel de Vaite. A cette époque le moulin se compose de 3 bâtiments principaux (2 couverts en tuiles et 1 en paille), de cours et de jardins, du barrage en écluse formant la retenue. Le 1er bâtiment s’appelle « le vieux moulin » et le 2ème « le moulin neuf ».
En 1842, Mr Morel rencontre des problèmes avec le service navigation qui lui dresse procès-verbal pour la démolition du vieux moulin et la reconstruction sans autorisation du mécanisme de l’usine. D’ailleurs de nombreux litiges suivront avec les services de la navigation obsédés par les éventuelles inondations.
Malgré cela, en 1844, le bâtiment du moulin est prolongé de 8 m sur la Saône (travaux accordés par le préfet, préfet qui par ailleurs l’obligera en 1855, de reconstruire 2 barrages de retenue, le pertuis et 1 déchargeoir en pierres de taille).
Cette même année, la société « Charles Faivre et Sauvage » est créée par 2 nouveaux bailleurs du même nom. Elle emploie 9 ouvriers. Mais elle sera dissoute en 1866 puis en faillite en 1872.
(Les bailleurs devaient respecter un bail, de durée variable mais dont la rigueur, ajoutée aux dégâts occasionnés par les fréquentes inondations, les conduisaient à la faillite).
En 1872, Ernest Auguste Ramondot devient le nouveau bailleur. En 1874, il achète le moulin à Léon et Maurice Morel, héritiers de Nicolas Morel. Le montant de la vente s’élève à 40 000 francs.
Le 1er décembre 1960, Georges Barberot achète le moulin à Emile Ramondot. Ses fils Bernard et
Jean-Louis travaillent avec lui. A son départ en retraite en 1973, Bernard en prend la direction.
La société « Les moulins de Soing », S.A.R.L. créée en 1972 comportera 7 personnes. Elle traitera jusqu’à 25 000 quintaux de blé par an, provenant de Haute-Saône, de Côte d’or et de Saône et Loire.
(Par ailleurs de nouveaux silos permettront une capacité de stockage de 15 000 quintaux et en 24 h, 250 quintaux de blé pourront être transformés en farine).
Jusqu’en 1964, les machines fonctionnent au moyen de la force hydraulique de la Saône.
Après, l’installation utilisera l’électricité, les turbines étant hors d’usage.
En 1983, la société « les moulins de Soing » renoncent à son droit d’eau.
Le 1er septembre 1999, les machines s’arrêtent. Ainsi s’achève une histoire de près de 3 siècles.
Tous nos remerciements à Madame Gueniffet Yvette, pour nous avoir procuré toutes ces informations.